Un match sans fin...

Publié le par Bade

Voici des extraits d'une interview faite à Nicolas Mahut le jeudi après sa défaite contre John Isner:

 

Nicolas, êtes-vous conscient d'être entré aujourd'hui dans l'histoire du tennis ?
Les chiffres parlent d'eux même, donc oui... Mais je pense qu'il me faut un peu de recul. Je ne voulais pas me présenter comme ça devant vous, car finalement, je n'arrive pas à m'exprimer, je n'arrive pas à faire ressortir... Ça a été tellement d'émotions, tellement de sentiments partagés. Nous sommes tous les deux entrés dans l'histoire du jeu. Et lui est sorti du court vainqueur. Ce soir, c'est très douloureux. C'est juste un match que je n'oublierai jamais.

 

Lorsque vous alliez servir pour le dernier jeu, vous sentiez-vous aussi fort que d'ordinaire, ou vous sentiez-vous fléchir légèrement ?
Je me sentais de plus en plus fort. J'avais l'impression que je jouais peut-être le meilleur tennis de ma carrière. Mentalement, je me sentais vraiment fort, je prenais l'énergie de tout le monde. J'avais donc l'impression que je pouvais ne jamais m'arrêter. La balle, je la frappais bien. Je faisais exactement ce que j'avais envie de faire. C'est peut-être bizarre, mais j'avais l'impression de contrôler un peu mes jeux de service, et je gardais toujours en tête que ça allait passer. J'attendais ce moment-là... mais il n'est pas venu.

 

Des douleurs, vous en avez eues ? Vous les avez cachées ?
J'avais mal aux abdos. Mais j'avais déjà mal contre Koubek, et mal en qualifs... Cela faisait un petit moment que j'étais dans cet état d'esprit, mais je savais que je pouvais repousser. Hier (mercredi), j'avais mal, aujourd'hui (jeudi) aussi. Mais bon... Si je me touche les abdos, mon adversaire va le voir, tout le monde va le voir. Ça aurait servi à quoi ?...Je n'aurais pas été meilleur... J'ai simplement pris le parti de ne pas le montrer. Je crois qu'en tennis on a un bel exemple pour ça... J'essaye de le suivre.

 

Isner déclarait en conférence de presse que désormais, un lien vous unirait à jamais...
Il a raison. On ne se connaissait pas bien... on a appris à se connaître pendant 3 jours ! (sourire). Quelque part, oui, on est liés. Liés à ce match-là. Ce qui va être difficile pour moi et plutôt bien pour lui, c'est que, jusqu'à la fin de ma carrière et certainement après, on me parlera encore de ce match. Il a gagné, donc ça risque d'être incroyable pour lui à chaque fois. Moi, on verra sans cesse que j'ai perdu. Mais dans le vestiaire, quand je n'étais pas bien, mes coaches m'ont dit que ça passait avant la victoire ou la défaite. J'espère avec ce recul là pour tenir le même discours.

 

source: orange-sport.fr

Publié dans Interviews

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